Il m’a fallu une semaine pour terminer ce roman (un record de longueur pour moi), ce qui me laisse un peu perplexe étant donné que cette lecture m’aura, au final, demandé beaucoup de concentration et de volonté pour ne me laisser qu’un goût d’inachevé.
C’est un roman jeunesse somme toute assez moyen. Le style est fluide et bien adapté à l’âge de la protagoniste (17 ans). Les détails trop sombres sont savamment estompés (ne traumatisons pas le jeune public avec le récit de 13 ans de sévices et de captivité!), ce qui ne laisse à l’intrigue que peu de relief, là où pourtant le potentiel ne manquait pas.
Néanmoins, le personnage de Faith est relativement bien travaillé. Ses émotions contradictoires, et son caractère indépendant et protecteur, font d’elle une héroïne attachante et non dénuée d’intérêt. J’ai beaucoup aimé Michel, le beau-père, aussi.
Malheureusement, force est de reconnaître que deux personnages attachants ne suffisent pas à sauver un roman, car cette histoire était d’une mollesse et d’une prévisibilité affligeante.
Cat Clarke n’est visiblement pas ma tasse de thé, puisque je n’avais pas non plus dit grand bien de Cruelles... Encore une fois, elle a de bonnes idées mais ne sait pas vraiment les exploiter pour leur donner la profondeur qu’elles méritent. Décevant.
J’essaie de me mettre à la place de ma sœur. Retrouver sa famille après si longtemps... On doit sûrement espérer que rien n’ait changé, non? Or beaucoup de choses se modifient, en treize ans. Une mère peut devenir l’ombre d’elle-même, un père s’installer avec un charmant français, et une petite sœur arrêter de construire des châteaux de sable pour élever un mur en béton armé autour d’elle. Faith. p.36
Je parcours les histoires des autres enfants disparus, cette fois. Chacune représente une famille détruite. Une famille comme la mienne, mais différente. Nous sommes les chanceux. Notre pièce manquante du puzzle nous a été rendue. Qui sait ce que ces gens endurent encore?