Contre le sport
2008
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L’enjeu est simple : il s’agit de reprendre possession de son corps, de le sauver de l’embrigadement sportif et de son modèle industriel. Vanté par toutes sortes d’experts, le sport est devenu un fléau qui brise les corps. Ceux des champions ou pourquoi pas, des enfants. Il corrompt et bêtifie le reste. Rien ne pousse sur le chiendent des pelouses synthétiques. Avec Pierre de Coubertin, il prétendait rebronzer une jeunesse veule et confinée, dans une ferveur quasi religieuse. Avec ses successeurs, le sport occupe désormais tous les instants et tous les lieux. Son idéologie tient en quelques slogans d’un vide parfait. Sa ruse et sa force servent un but unique et définitif, devenir le spectacle absolu, une compétition désertée de toute signification mais toujours chargée de violence. LE GOÛT DU SANG Tout ce que le sport veut, avec la ferveur indifférente d’un bacille, c’est se développer. S’il flirte avec tous les autoritarismes, c’est qu’il partage avec eux une prédilection pour l’ordre et le paternalisme. Il prospère aussi avec le capitalisme, distrait avec la télévision, promet avec les louveteaux. Il excite les obsédés, rassure les pudibonds. Il est imbattable. Gustav Caroll dénonce dans le sport l’un de nos pires tyrans. Mais un homme seul face à une majesté aussi puissante, se doit d’agir avec prudence. Il ne sera donc pas révélé si Caroll est anthropologue ou borgne ou Viennois. Ses sources, en revanche, sont citées et leur rapprochement sera jugé soit inquiétant, soit comique, selon la propre philosophie du lecteur.