2013-02-03 15:49
Ce roman est un véritable coup de cœur: plus que ça, il m’a transcendé ! Eric-Emmanuel Schmitt a su me toucher tant dans les thèmes abordés que dans son écriture. De manière générale, la cause de la femme est le thème principal de ce roman. L’auteur y aborde non seulement ses forces mais aussi ses faiblesses, ses désirs les plus profonds, ses angoisses, et surtout, l’image de la femme à travers le miroir de la société. En effet, Eric-Emmanuel Schmitt a choisi d’intituler son roman « La femme au miroir » car les trois personnages n’arrivent pas à se refléter dans le miroir qu’offre la société. Et pour cause, ce miroir leur renvoie une image de ce qu’elles devraient être alors qu’en réalité elles souhaitent y voir ce qu’elles sont vraiment. D’ailleurs, symboliquement au début du roman, un miroir se brise.. J’ai été étonné du fait qu’un homme arrive si justement à décortiquer et analyser les sentiments des femmes. Moi qui avait cru que seul Stefan Zweig arrivait à décortiquer avec brio les sentiments humains.. c’est dire! D’ailleurs, les trois héroïnes ont un rapport particulier avec l’autre sexe. Toutes trois subissent le désir des hommes, auquel elles veulent échapper. Anne s’enfuit le jour de son mariage, Hannah cherche à échapper à ses devoirs d’épouse et Anny, qui collectionne les hommes, se regarde dans le miroir et se demande « c’est qui cette pute […] qui a couché avec tous les garçons présents ? » Le style du roman est plutôt fluide et léger. Malgré son épaisseur (450 pages), il se lit très facilement sans jamais éprouver la moindre sensation d’ennui. J’ai d’ailleurs trouvé particulièrement original le fait d’utiliser un style épistolaire pour raconter l’histoire de Hanna (style aujourd’hui complètement oublié par les auteurs contemporains). J’adresse également une mention spéciale à l’astuce de l’auteur pour lier les trois femmes.. Je pense que chaque femme peut retrouver une partie d’elle-même au travers de ces personnages qui ne pourtant que pure fiction. D’ailleurs, lorsque l’on ferme « La femme au miroir », on en viendrait presque à se demander : et si cette femme c’était moi ?
MademoiselleChristelle