2013-12-07 05:21
Jules qui insiste pour m’emmener voir le film (très bon) adaptant l’un de ses livres préférés d’adolescent et me voilà embarquée dans la lecture de La Stratégie Ender, curieuse que je suis.
Même en étant inhabitué à la science-fiction, le lecteur trouve facilement son compte dans cette histoire guerro-futuresque. Orson Scott Card prend son temps pour distiller de précieuses informations et ne dévoile l’intérêt de sa série que dans les dernières vingt pages, pleines de sang et de remords. L’histoire de ce jeune garçon au destin tout tracé et qui ne peut plus penser par lui-même s’avère fascinante, malgré quelques travers d’écriture que je vais maintenant développer.
Chaque chapitre s’ouvre sur un dialogue déterminant entre adultes responsables de la formation et surtout de la vie d’Ender. Ces passages, quoique puissamment informatifs sur les enjeux réels qui entourent l’éducation du jeune garçon, restent parfois gênants dans la mesure où ils sont difficiles à bien appréhender. Les premiers sont certainement les plus déroutants, vu qu’on met du temps à en apprécier l’importance. L’écriture de Card se révèle également par moments compliquée à suivre, avec des paragraphes descriptifs de lieux ou d’actions assez confus, comme si l’auteur visualisait parfaitement l’image dans sa tête mais était incapable de la retranscrire à l’écrit. En résulte des pages et des pages de jeux de guerre sans qu’on comprenne réellement comment et pourquoi l’équipe d’Ender a remporté la partie.
Le livre reste d’ailleurs trop longtemps concentré sur la formation du personnage. On met du temps à arriver au vif du sujet.
Ensuite, l’on peut être particulièrement perplexe face à tous ces enfants de six ans qui parlent et agissent presque comme des adultes. C’est un point essentiel du roman de Card, qui ainsi nous fait réfléchir sur le poids de l’avenir que les générations adultes mettent sur les épaules de leurs plus jeunes. L’influence d’Aldous Huxley sans doute ! En tant que presque néophyte en science-fiction littéraire (car je suis plus rodée en science-fiction cinématographique et télévisuelle), j’ai eu du mal à me figurer cet aspect-là, bien que je comprenne que ce sont des enfants qui ont été élevés dans le but précis de ne pas être des enfants...
Enfin, je reprocherais à cette histoire qui a mon âge d’être trop ancrée dans la Guerre Froide, en opposant comme de par hasard les Russes aux Américains. L’auteur aurait au moins pu tenter d’être plus subtile ! Presque trente ans après, ça fait sourire.
Le mot de la fin donne à l’Homme le mauvais rôle, et c’est très bon. Il donne clairement envie de lire la suite.
Pour terminer, quel dommage que le titre de la traduction française (originellement Ender’s Game) perde le terme de “jeu”, constamment repris dans le texte, car il a tout son sens...
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