La Bibliothèque des coeurs cabossés, c’est l’histoire de Sara, touriste-rat-de-bibliothèque limite asociale qui vient rendre visite à une vieille dame amoureuse de livres également. C’est l’histoire de Sara qui apprend de la plus petite des villes mornes et sans vie d’Iowa, que les livres ne valent pas toujours mieux que les gens. Sara sort peu à peu de ses livres et entraperçoit un monde nouveau, peuplé de gens loufoques ultra solidaires, d’une librairie/bibliothèque improvisée, et d’un homme qui ne veut surtout pas l’aimer.
On ne peut pas dire que l’histoire soit follement palpitante, mais elle est tellement douce et pleine d’espoir. J’ai adoré ce roman, son décor pur jus du Midwest, sa romance poétique, sa folle histoire d’amitiés, son hymne aux livres.
Broken Wheel porte bien son nom, ils sont tous les rayons cassés d’une roue jadis en marche vers le bonheur et qui attendait juste d’être un peu réparée et relancée.
Katarina Bivald, dont c’est le premier roman, a un véritable don, avec une facilité déconcertante elle donne vie à ses personnages, sans nous abrutir de descriptions et anecdotes sans importance (sauf peut-être pour Grâce - mais c’est le personnage qui veut ça). Ils sont peut-être un brin “cliché”, mais tellement bien développés.
Caroline est sans doute l’une des habitantes que j’ai préférée. Tellement complexe, tiraillée entre sa moralité chrétienne et ses désirs de femme refoulés.
Bien sûr le personnage principal de Sara, m’a beaucoup touché. Il me faisait écho par bien des aspects, moi qui suis un peu perdue dans mes livres ces derniers temps, fuyant ma réalité.
Je n’étais pas sûre de pouvoir qualifier ce livre de coup de coeur. Et pourtant c’en est un, c’est une évidence. Pas comme ce genre d’évidence qui vous atteint brutalement quand vous vous apercevez que vous ne pouvez plus vous arrêter dans votre lecture, mais comme un sentiment amoureux qui s’insinue doucement au fil des pages, et vous rend mélancolique une fois le roman achevé et rangé sur une étagère.
Je vous recommande cette lecture, au coin du poêle par un grisâtre dimanche après-midi. Il vous redonnera le sourire, et saura vous réchauffer.
Dans les livres, les gens étaient charmants et amicaux, et la vie suivait des scénarios déterminés. Si une personne avait un rêve, on pouvait être assuré qu’il se réaliserait avant la fin du texte. Et qu’elle trouverait quelqu’un en compagnie de qui le vivre. Dans la réalité, on pouvait être presque certain que rien de tel ne se produirait.
-Ils sont conçus pour être mieux que la réalité, reprit-elle. Plus grands , plus drôles, plus beaux, plus tragiques, plus romantiques
.
Mais comment devenait-on une personne qui avait des rêves et un but dans la vie? Sarah ne pouvait s’ empêcher de penser qu’elle n’était jamais monté dans le train de son existence. Longtemps, elle n’avait fait que suivre les événements de loin. Tant que les autres n’étaient que des adolescents malheureux et plus ou moins ridicules, cela n’avait pas été un problème, mais soudain, ils s’étaient tous transformés en adultes tandis qu’elle, elle lisait toujours.