Wilma la secrète, éternelle optimiste désarmante de sincérité. Tomas le dépressif, rabat-joie divorcé et suicidaire. Alba l’anthropologue amateur, septuagénaire baroudeuse bien décidé e à atteindre les 121 ans. Voici les principaux personnages de ce roman un brin loufoque mais terriblement chaleureux, bien que l’histoire se déroule en Antarctique!
L’humour et le style de l’auteure nous attachent d’emblée à ces trois personnes dont le destin va se rejoindre le temps d’une croisière au milieu des glaces, des baleines, et des manchots.
Dés les premières pages, on commence à les aimer, et on embarque dans cette aventure humaine de 270 pages. Parfois au détour d’un couloir, on capte des pensées venus d’autres passagers, ces voix secondaires qui ne sont destinées qu’à agrémenter les pages du carnet d’observation d’Alba, humblement nommé La ruine des espèces.
C’était une lecture fluide et agréable, cependant il m’a manqué quelque chose. Je ne saurais pas trop vous dire quoi exactement, peut-être une grande scène mélodramatique arracheuse de larmes, ou un énorme fou rire en plein milieu, un événement majeur qui aurait donné plus de relief à cette histoire. Peut-être ces voix de cabines auraient-elles pu être un peu plus développées?
En bref, une très bonne lecture, apaisante et rigolote, mais malheureusement pas franchement mémorable!
Et maintenant j’aurais donc franchi tous ces portiques stridents en vain? Affronté des gardes aux yeux inquisiteurs qui pointaient un doigt accusateur sur ma bouteille d’eau - pas de liquides! - et extirpaient ma pince à épiler de ma trousse de maquillage? Qu’est-ce qu’ils imaginaient? Que j’allais détourner l’avion en menaçant de pincer le pilote? Wilma, p.13
Nous les humains, nous sommes des bleus, des néophytes dans l’évolution, largement battus par les cloportes. Mais vu la vitesse avec laquelle nous exterminons les autres espèces, elles auraient mieux fait de prendre garde et de nous dévorer tout de suite quand nous sommes descendus des arbres. Alba, p.39
Tout à coup j’ai entendu un son invraisemblable. Un rot sonore, suivi d’un beuglement et de quelque chose qui ressemblait bien à un pet colossal. J’ai eu une vision de hooligans quinquagénaires à une finale de championnat d’Europe, puis j’ai aperçu l’énorme éléphant de mer mâle qui se vautrait au bord de l’eau au milieu de son harem. Wilma, p.54.