Ce n'est rien qu'un Président qui fait perdre du temps
2010
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Alors si ce n’est rien, pourquoi en parle-t-on autant ? Les commentateurs de la vie politique se trouvent dans la situation de leurs confrères commentateurs sportifs devant un match de foot au cours duquel le joueur vedette de l’équipe de France monopoliserait le ballon pour s’épuiser en figures incroyables. Il faudrait s’extasier, applaudir la dextérité de l’artiste, la précision du jongleur ou bien dénoncer la frime, le jeu perso et l’accaparement. Puis constater à la mi-temps qu’il n’y a toujours pas de but marqué. Rien. À mi-mandat, on attend la grande réforme. Au-delà d’une parole effrénée empreinte de volontarisme, on cherche la rupture, la modernité, la gouvernance modeste et transparente. Que sont devenus les marqueurs idéologiques du sarkozysme, le “travailler plus pour gagner plus” (impraticable), la “discrimination positive” (abandonnée), la “laïcité positive” (oubliée), la “réforme de la Françafrique” (même pas essayée), l’“immigration choisie” (infaisable), la “politique de civilisation” (disparue), le “Grand Paris” (une ligne de métro) ? Ce n’est rien, Nicolas Sarkozy ne représente donc pas un danger pour la République. Il n’est qu’un Président banalement de droite, un pragmatique opportuniste dont le ton péremptoire n’a d’égal que sa capacité au revirement. Une perte de temps pour la modernisation de la vie politique française. Un Jacques Chirac en sueur, le dernier Président du XXe siècle.