Il y’a quelques temps, j’ai eu la chance de remporter un concours sur le blog de Livresse ( en partenariat avec les éditions du Toucan, ce qui m’a permis de recevoir ce génialissime polar que je m’apprête à vous présenter.
Un réel coup de coeur pour une auteure française que je ne connaissais pas du tout, mais qui je vous l’assure, vient de se hisser dans le top 5 des mes auteurs de polars favoris, juste derrière mes Mo Hayder et Brigitte Aubert adorées.
J’ai lu ce roman d’une traite sans pouvoir m’arrêter. Claire Favan a fait de moi un Petit Poucet bien éclairé qui remontait à toute vitesse la piste de ses Miettes de sang...
Aux côtés de Dany Myers, lieutenant sans envergure, un brin benêt, et martyrisé par toute la création, nous entrons, dès les premières pages, dans une enquête policière comme on les aime. Du suspense, des flics corrompus, des femmes battues, des enfants maltraités, des disparitions suspectes, une flopée de meurtres vengeurs se terminant par des suicides, une omerta digne du plus pourri des patelins siciliens, bref une toile d’araignées géante qui engloutirait sans difficulté le plus avide et le plus brillant des enquêteurs.
Sauf que voilà, notre Dany là, cette grosse tête à claques bien soumise, que l’on a juste envie de secouer comme un cocotier pour lui donner envie de se rebeller et de cesser de s’écraser devant les réflexions et humiliations quotidiennes dont il fait l’objet, et bien il n’est pas franchement brillant, ni très ambitieux, ni très vif en déduction. En fait il est tellement discret qu’il en devient capable de se glisser dans la toile sans réveiller les araignées.
C’est un personnage auquel on s’attache très vite, une fois passé le portrait de l’anti-héros pathétique à souhaits.
Même si l’identité du coupable est relativement évidente, la grosse claque du dénouement final nous capte de plein fouet à la toute fin du livre.
C’est avec une dextérité et une subtilité certaine que Claire Favan sème ses miettes de sang, et nous entraîne sur la piste d’un “chuchoteur” (pour reprendre l’expression de Donato Carrisi), ces hommes qui en incitent d’autres à commettre des crimes.
Le ton est juste, les clichés souvent évités, et la qualité d’écriture est remarquable, abordable tout en étant soignée.
Une vraie réussite, un intriguant page-turner que je conseille à tous les amateurs de polars, ainsi qu’aux néophytes comme moi!
Il avance vers une maison à la façade bleue. Il baisse la tête, car il sait qu’une terrible nouvelle pèse sur le cœur des gens qui habitent ici. Il monte les marche et chaque pas le rapproche d’un sentiment terrible de perte qui l’envahit insidieusement. Des sanglots de femme retentissent à ses oreilles et deviennent bientôt assourdissants. La maison se met alors à pleurer et se tord de souffrance.
Le bois craque et le métal plie.