2015-01-23 20:42
L’œil du loup, de Daniel Pennac est paru pour la première fois en 1984. Dans un zoo de banlieue, un jeune garçon s’est arrêté devant une cage. Celle-ci abrite un loup borgne du Grand Nord. L’enfant est là, du réveil de l’animal jusqu’à son coucher le soir. Ses yeux le regardent marcher de long en large dans sa cage exiguë. Alors un jour, le loup décide de l’affronter du regard pour qu’il cesse de l’observer. Pour être à part égale, le garçon ferme l’un de ses deux yeux et tous deux racontent leur vie à l’autre à travers leur œil. Le Grand froid du nord pour le loup, l’Afrique jaune, verte et grise pour le garçon. J’ai lu très vite ce roman, une heure environ. Trente minutes pour la vie du loup, trente minutes pour celle du garçon. Mais même si c’est un roman court, c’est une fable poétique et touchante. J’aime beaucoup l’idée de raconter toute une vie à travers le regard, la clef de l’expression. Après tout, dans presque tous les livres, on peut lire des expressions telles que “Ses yeux se voilèrent de larmes.” pour exprimer la tristesse ou bien “Des étincelles pétillaient dans ses yeux.” pour exprimer la joie. La vie du loup m’a particulièrement émue, car il est séparé de sa famille sans aucun espoir de retour vers son pays natal. Le plus touchant, c’est le moment où une nouvelle louve arrive dans la cage et qu’elle lui raconte le changement radical du comportement de sa sœur depuis sa disparition. La vie du jeune garçon, elle, peut se résumer au mot voyage, car avant d’arriver dans ce zoo, le garçon (Afrique est son prénom) a voyagé dans toute l’Afrique, de la grise à la verte en passant par la jaune. Mais il a une particularité, Afrique est un petit garçon magique, qui sait parler aux animaux et raconter des histoires qui font rire et pleurer. Un roman touchant, plein de poésie que je conseille vivement. Je mets +3 à ce roman.