Après un prologue sur les chapeaux de roues, et énigmatique à souhait, Fabrice Pichon annonce la couleur, noire, avec deux morts soigneusement mis en scène à Besançon. Nous allons suivre les pas de la commissaire franc-comtoise chargée de l’enquête. Les références régionales sont certes nombreuses, mais elles ne sont pas du tout gênantes, elles fournissent le décorum sans freiner la lecture.
Très vite, j’ai été pris par l’écriture et l’action, les pages défilent rapidement. Ce ne sera vraisemblablement pas une enquête de routine : un tueur en série, une affaire plus complexe ? Les personnages que l’on croise sont-ils vraiment ce qu’ils paraissent être ? Un des intérêts à situer l’action dans une petite ville, c’est que tous les personnages ont des liens entre eux ce qui densifie l’intrigue et nous oblige à avoir des doutes sur l’innocence de chacun. Personne n’est blanc ! Mais qui donc est noir ?
En parallèle de l’enquête que nous suivons de près, dans les pas du commissaire, nous avons droit à quelques chapitres avec le tueur, mais malheureusement si l’on sait très vite quelle est son origine, il devient plus difficile de le rattacher à l’un des personnages du livre.
L’auteur multiplie les pistes et les contre-pistes. Sans être perdu dans la narration, il est difficile, tout le long du livre, de dégager des certitudes sur le coupable, d’autant que l’enquête prend de plus en plus d’ampleur. Même Interpol vient y mettre son grain de sel.
Je me suis posé pas mal de questions, supposé des solutions pour les abandonner... avant d’en reprendre...
Bref, toutes ces suppositions, dont je vous ferais grâce ici, rendent le livre difficile à lâcher. Dans un élan héroïque, j’ai quand même réussi à le poser et à éteindre à la fin du jour 2 (sur les 3 jours de l’enquête)... mais c’était pour mieux le reprendre, et le finir, dès le lendemain matin.
Je n’ai pas eu trop de surprise sur la fin, quoique...
je pensais que le frère et la soeur étaient complices. Et il y avait un contre-indice qui me bloquait un peu : le frère prisonnier et drogué... et pourquoi il revient alors qu’il aurait pu s’échapper...
Notre grande commissaire boucle proprement l’enquête. Tout est résolu à la fin, les indices et les contres indices sont expliqués, soit pendant le déroulement de l’enquête, soit à la fin. Fabrice Pichon ne laisse rien en suspens.
Bref un policier prenant que je ne peux que vous conseiller.