2018-04-16 19:26
J’aurais voulu, derrière un tel titre et une telle renommée pour l’auteur, découvrir une histoire forte, qui m’émeut ; m’émerveiller devant l’écriture et en apprécier le style comme une douce musique à mes oreilles.
J’aurais voulu pouvoir déchiffrer les messages codés derrière les chutes, aller au-delà de la métaphore géologique qui s’appliquerait aux destins de personnages aussi charismatiques qu’énigmatiques ; trouver aux évènements, dialogues, non-dits et à la fin un sens ultime et suprême, voire métaphysique...
J’aurais voulu apprécier cet ouvrage autant que la critique qui ne cesse d’encenser.
Or cette lecture, lente, bourrée de répétitions, de phrases nominales et de nombreuses traductions douteuses (non mais franchement, si l’expression “We are pregnant” en anglais est très courante, qui dit “Nous sommes enceints” en français ?!!), m’a laissée plutôt de marbre. Il faut attendre d’avoir lu 40% du livre pour enfin y voir un intérêt (le cas de Love Canal) ; il faut en avoir lu l’intégralité pour confirmer l’impression qu’il n’a pas forcément de vrai fil directeur et surtout motivant.
Les personnages, dont les descriptions oscillent entre omniscience et focalisations internes, ont des secrets dont on ne comprendra jamais vraiment le but. Tout au plus assistons-nous à leurs errances puis leur éclosion d’un cocon maternel étouffant ou d’un carcan sociétal réprimant.
Des mystères, oui. Des réponses, non. De la frustration, beaucoup. Le pourquoi du comment ? Ne le cherchez pas (tout le charme de l’histoire, diront certains).
J’aurais voulu goûter à la même pâtisserie que les autres. Si cette lecture a quand même de quoi présenter les convenances des années 50, les malversations du genre humain, les destins croisés, la corruption judiciaire et politique tout en développant de très loin une affaire éminemment politico-environnementale américaine (pourtant un pur feuilleton juridique qui a pataugé littéralement et métaphoriquement dans la merde) sur fond de pauvreté versus richesse, bourgeoisie versus petites gens, il n’en reste pas moins une histoire quelque peu décousue sans réelle destination ni point critique marqué (j’accorde néanmoins le terme “subtil”), qui se concentre souvent sur des détails inutiles et perd du temps en grands babillages sans éclaircies explicatives.
Ahh, comme j’aurais voulu...
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