Schlump est un livre à part. L’auteur conte l’Histoire, le récit d’un jeune soldat qui peut paraître naïf pour avoir été porté volontaire. Lorsqu’il arrive dans ce village français, la guerre est lointaine, les français sympathiques, rien qui puisse les faire paraître comme des ennemis. Schlump profite de cette vie tranquille et charme les filles qui en redemandent. Puis vint le front, l’horreur, la misère, la mort. Même si les évènements ne l’épargneront pas, Schlump est un bon vivant. On sent qu’il espère malgré ses doutes sur le genre humain. Il traversera cette guerre et reviendra au pays.
L’auteur a désiré écrire un ouvrage pacifiste (qui fut d’ailleurs brûlé par les nazis), un livre prônant la paix et le respect aux travers des actes de Schlump. Les soldats revenus de cette guerre avaient un voile d’horreur devant les yeux. Rien ne les fera oublier ce qu’ils ont vécu. Schlump semble bien moins atteint, paraissant simplement surpris par ce qui l’entoure. Pourtant blessé, ayant vu ses camarades mourir, il retournera à la guerre même si la troisième fois, il évitera les tranchées pour l’administration.
Les professionnels de la littérature ont vu en Schlump «un docu-conte » et « un anti-roman d’apprentissage né d’un monde en plein naufrage ». Personnellement, je suis assez surprise par cette œuvre. Car même si la guerre de 14-18 est présente, l’auteur nous présente d’autres situations que les tranchées. Schlump n’est pas un saint homme, juste un homme sachant profiter de certaines situations.
Gros “plus” de cette oeuvre : les dessins très certainement au fusain qui parcourent ce livre. Magnifique !
Schlump avait des poux. Depuis longtemps. Il les avait chopés lorsqu’il creusait les tranchées et dormait avec les Polacks. Mais ce n’étaient alors que les gros poux blancs avec la croix de fer sur le dos. Voilà qu’il avait maintenant les petits rouges en plus, qui se planquaient dans les coutures des chemises. C’étaient les pires. Et lorsqu’il faisait le guet, il empoignait sa veste et s’écorchait la poitrine à force de frotter. Mais c’était surtout dans les abris, quand on voulait dormir, qu’ils étaient le plus féroces, la chaleur les déchaînait