Eveille-moi
2014
4½ h
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« Cher Journal,
J’ai dû quitter Toulouse. Céline est morte ! Il a retrouvé ma trace et a assassiné mon amie. Je me suis réfugiée à Paris, auprès d’Hugo. Désormais, il ne me reste que lui. Il demeure le seul qui connaisse tout de moi, le seul en qui j’ai une confiance aveugle.
Hier, j’ai croisé un homme. C’était étrange. Il a éveillé chez moi des sensations inédites. Comme si par sa simple présence, plus rien n’existait, ni passé, présent. Oh, cher ami, à toi je peux le dire : l’espace d’un instant, j’ai entrevu dans ses yeux un avenir à l’opposé du mien. Quel bonheur ce serait d’avoir quelqu’un à mes côtés, chaque jour ! Quelqu’un qui éclipserait mes peurs. Si la vie ne m’avait pas forcée à l’exil, je crois que j’aurais adoré rire, sortir, aimer vraiment un homme comme lui. Connaître autre chose que l’avilissement et la haine.
Mais il en est bien autrement, cher ami. Nous savons tous deux que tout rêve d’avenir n’existe pas dans mon monde. Bientôt, il sera là à nouveau et je devrais supporter le poids de la culpabilité d’un nouveau drame. Te rends-tu compte ? Vois-tu ce que représente la mort de Céline : un dommage collatéral !
Voilà pourquoi je ne peux rêver à connaître un jour ce genre de bonheur. Je suis un danger pour ceux qui me sont proches. Chaque minute qu’Hugo passe à mes côtés est un pas de plus vers sa perte.
Alors, cher ami, que dois-je faire ? Aspirer à vivre, néanmoins ? Fuir ? Ou peut-être devrais-je tout simplement cesser de lutter, accepter ma fin ? Et si mon chemin vers la liberté n’était pas l’amour, mais ma mort ?
Et, pourtant, au moment où je t’écris, un magnifique visage balafré flotte devant mes yeux, me détournant de mes résolutions de ne pas espérer qu’un avenir soit possible »