2014-11-29 14:17
Attention, je vais spoiler légèrement sans le cacher dans des balises spoiler, sinon il faudrait que j’en mette un peu partout. Tout d’abord, je peux vous dire que ce livre a été une bonne surprise. Il commence avec un brin (un gros brin) de fantastique. Nous comprenons aisément que mourir “sans raison” à 24 ans doit laisser une sensation d’inachevée et qu’il est compréhensible que Margot s’attache à son corps ou du moins à ce qu’il en reste. Rien d’extraordinaire donc... jusqu’à ce que son père meure à son tour, soit déposé dans le caveau familiale, et lui permette (je reste volontairement vague) de se réincarner 25 ans après sa mort dans un corps jeune en train de mourir : Mélanie, 16 ans, proche de la famille. Et là, entre une “ancienne” morte de 24 ans, intelligente, centrée sur ses études, dotées d’un physique très moyen, et une ressuscitée de 16 ans, “canon”, dévergondée, nous avons tous les ingrédients d’une bonne histoire : les liens et conflits familiaux, l’influence de l’image que nous renvoi les autres, l’impact du physique, la découverte de certaines libertés, le tout “bridé” par la période difficile de l’adolescence. Marie Laurent va nous faire vivre tous ces doutes, conflits, réflexions en nous faisant partager les pensées de cette ressuscitée grâce à une écriture fluide et prenante. Certes le début semble un peu cliché avec la petite brune boulotte première de la classe qui se retrouve grande blonde ficelle et cancre, mais tout n’est pas si simple... Même avec une nouvelle personnalité, l’auteur nous montre qu’il est difficile de repartir sur de nouvelle base à cause de l’image rémanente que nous renvoi notre entourage. Pour ne rien arranger l’auteur situe son histoire en pleine adolescence et met ainsi en évidence les nombreux facteurs pouvant influer sur le comportement sociale et scolaire des jeunes filles, avec entre autre le besoin d’affection qui, le physique aidant, peut amener à des fréquentations douteuses et entamer des spirales infernales. L’auteur relativise également l’écart que peut représenter une dizaine d’année entre une “tête” et une “délurée”. J’ai quand même trouvé, que même si notre Margot est intelligente, elle comprenait un peu trop rapidement les nouvelles technologies : ordinateur, smartphone... pas facile de débarquer des années 90. Ceci dit et pour résumer, j’ai trouvé que c’était un livre prenant où l’auteur s’efforce de dénouer les nombreuses forces à l’oeuvre dans la tête des adolescentes dans leur quête d’identité. Après un début “fantastique” qui sert plus à créer un contexte, Marie Laurent déroule son histoire en privilégiant les liens de coeur à ceux du sang, et l’influence libératrice des larmes et aveux face aux mensonges et cachoteries.