2014-06-23 19:14
Je sors de la lecture de ce livre avec quelques larmes, pourtant ce n’est pas faute à la narratrice de nous avoir avertit... oui parce la narratrice nous avait bien dit que cela finirait comme cela, elle nous a préparé à la fin, en nous rappelant de temps en temps, au cours du récit, ce qui attendait Liesiel Meminger. Pourtant, j’ai versé quelques larmes. Ce n’est pas banal de parler d’un livre en commençant par la fin, n’est ce pas ? Pourtant c’est bien comme ça que le livre démarre... Et si je revenais au début... quand j’ai ouvert le livre, j’ai eu la surprise de découvrir la narratrice de cette histoire qui n’est pas Liesel Meminger, mais la Mort. Oui, c’est la Mort qui raconte cette histoire, et si elle raconte l’histoire de Liesel, c’est parce que cette petite fille a éveillé sa curiosité. La deuxième surprise c’est que j’ai découvert que la Mort est assez “humaine” : elle déteste et elle aime les hommes en même temps, elle les recueille dans ses bras quand l’heure est venue. Dans ce livre, on donne un autre visage à la Mort, ce n’est plus la grande faucheuse qui vient nous chercher, c’est une amie... Je dois dire que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire au début. Il faut dire que je suis passée des belles longues phrases de Proust (ma lecture précédente) à des phrases beaucoup plus courte, voir presque enfantine de Markus Zusak. D’ailleurs, ces phrases enfantines m’ont un peu dérangées par moment, car même si c’est de l’histoire de Liesiel qui est une enfant, c’est la Mort qui nous transmet cette histoire. D’un côté de fait que la Mort tient des propos enfantin la décrédibilise (c’est le sentiment que j’ai eu en débutant la lecture), mais d’un autre côté cela renforce le sentiment qu’une Mort plus humaine, en rendant son attache pour la fillette plus profond, car elle adopte son mode d’expression. Il m’a fallut donc un petit temps d’adaptation, car en plus certains termes sont allemands (traduits au début, mais pas tout le temps pour les mots qui reviennent assez souvent), mais au bout d’une centaine de pages, je n’ai plus lâché ce livre. Je me suis laissée porter par l’histoire de cette petite fille vivant dans l’Allemagne nazie. Mais ce n’est pas que l’histoire de la Voleuse de livres, c’est aussi l’histoire de son entourage : sa mère et son frère qu’elle a du quitter ; ses parents nourriciers qui sont plein de courage et d’affection (même si la nouvelle maman de Liesiel cache bien ses tendresses derrière de jolies noms d’oiseaux) ; Rudy, l’ami de Liesiel, toujours là et réclamant souvent un baiser à son amie ; Max ; et les habitants de la rue Himmel... C’est aussi un livre avec une portée historique, car on découvre des aspects de la vie des allemands pendant le nazisme : la propagande, les jeunesses hitlériennes, le rationnement, les déportations, la guerre... On pourrai croire qu’avec la Mort au commande de l’histoire, le livre ne peut qu’être dramatique, mais ce n’est pas la Mort qui rend les choses dramatiques, d’ailleurs la Mort aurait été contente que rien de tout cela ne se soit passé, c’est la période historique à laquelle se déroule l’histoire qui rend se livre dramatique.
J’ai eu une belle surprise en ouvrant ce livre, un livre avec une histoire qui marque, avec des sentiments, avec du courage, avec des émotions, avec des mots...
Cristy, capitaine du Navire dévoreur de livres