Une road-trip déjanté et complètement absurde à travers l’Europe qui vous fait rire, sourire et passer un excellent moment de lecture, le voilà mon avis!
J’ai totalement adhéré à la loufoquerie aiguë et à l’imagination débordante de Romain Puertolas.
Pour rester dans le suédois, j’ai retrouvé un peu les mêmes sensations qu’avec Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson. C’est absurde, totalement improbable, joyeusement délirant, et totalement addictif.
Les aventures d’Ajatashatru, plus communément appelé jattachetacharrue, ou acheteunchatroux, qui au cours d’une mission en France d’une journée, consistant à acheter un lit à clous KISIFROTSIPIK chez IKEA, pour soulager ses rhumatismes de fakir, va totalement perdre le contrôle de sa personne et être trimbalé à travers l’Europe, nous livrant au passage une description peu flatteuse des gouvernements étrangers et de leur politique de traitement de l’immigration clandestine.
Poursuivi par un gitan chauffeur de taxi parisien, un brin rancunier, il va découvrir la vie, l’amour, l’amitié, la bonté et le don de soi.
Une généreuse dose de naïveté en seringue, une sublime fresque sociale, bref une très belle épopée, pétillante, dont les pages se tournent à toute vitesse, pour mieux s’y perdre.
Un gros coup de cœur, à lire où vous voulez, quand vous voulez, debout dans une armoire, plié dans une malle Vuitton, ou tout simplement allongé sur un transat en profitant du beau temps.
Finalement IKEA c’était un peu surfait. Il n’y avait ni snipers perchés sur les armoires, ni caméras, ni rien. Les Soviétiques étaient bien plus consciencieux en termes de sécurité.
Si, dans les tréfonds de cette malle obscure, perdu entre une petite culotte et un morceau d’ensaïmada, Ajatashatru avait invoqué un bon génie, celui-ci aurait dit de sa grosse voix de Barry White : “Fakir, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’annoncer. La bonne, c’est que l’on vient de te mettre dans l’unique soute ventilée, chauffée et pressurisée de cet avion, ceci t’évitera d’arriver à destination sous la forme d’une glace à l’italienne. La mauvaise c’est que tu ne visiteras jamais Barcelone, car on vient de te charger dans la soute d’un avion qui va décoller dans quelques instants pour une destination inconnue. C’est reparti pour un tour!"