Miss Peregrine et les enfants particuliers

En bref, rien que pour le travail fait sur l’objet-livre, je suis conquise. Cependant, l’histoire n’est pas en reste, surtout lorsqu’on prend en compte le fait que c’est un premier roman. Le côté jeunesse est présent mais ne gâche pas la lecture.

J’avais déjà entendu parler de ce livre par plusieurs connaissances mais je n’avais jamais pris ou trouvé le temps de le lire, préférant choisir d’autres romans. Mes parents ont regardé le film et l’ont trouvé génial. J’ai donc décidé (enfin) de lire cette histoire, la trouvant particulièrement exceptionnelle. Je vais donc vous en donner mon avis.  Tout d’abord, l’histoire est assez particulière. En effet, nous avons un roman fantastique mettant en place des éléments originaux. Parmi ces éléments, nous trouvons entre autres, comme indiqué dans le résumé, des enfants ayant existé avec des pouvoirs surnaturels à faire pâlir n’importe quel super-héros des temps modernes. Bien entendu, ayant été bercé dans un monde rempli de dessins-animés aux héros possédant des pouvoirs de plus en plus originaux, cela ne m’a pas vraiment étonné. Le fait de lire cela et non de le voir a été quelque peu original et divertissant, quelque peu beaucoup. Je n’avais pas l’habitude de trouver des livres parlant de cela avec le ton employé par l’auteur. Cela a été un peu déroutant mais un lecteur dérouté est un lecteur qui se sent intéressé par l’histoire. Nous avons toute une série d’éléments qui transforment ce récit fantastique en un récit qui étonne le lecteur car l’expérience de celui-ci ne l’a pas confronté à lire cela, à découvrir ce qui se cache dans ce roman. Comme vous pouvez le voir, observer, je ne mentionne justement pas tous ces éléments car c’est un peu le mystère, la joie de la découverte et je n’ai pas envie d’atténuer ces sentiments qui naîtront en vous si vous décidez d’ouvrir le livre. Ce livre est comme un coffre magique qui n’a jamais de fond. Il nous est présenté comme un coffre banal mais une fois que nous l’ouvrons, nous découvrons tous les trésors qu’il renferme.  Ensuite, qu’est-ce que serait un roman sans ses personnages pour le faire vivre ? Nous avons, en premier lieu, le personnage principal, un petit-fils au grand-père ayant vécu de drôles d’aventures. Un petit-fils rebelle, adolescent qui a vécu pas mal d’aventures, aventures que nous découvrons le sourire aux lèvres. Ce n’est pas un personnage parfait. Il a des défauts mais ceux-ci font que nous nous attachons rapidement à ce jeune adolescent et que, sans tarder, nous le rejoignons et suivons ses pas dans son aventure. Ce jeune héros intrépide sera accompagné de personnages plus ou moins gentils, plus ou moins méchants, des personnages qui nous feront toujours réagir et que, émerveillés, nous voudrons connaître. Nous sommes comme un enfant rentrant dans les coulisses d’un cirque. Nous voyons acrobates, clowns, dresseurs de lions et nous voulons prolonger le temps de notre visite dans ce lieu pour mieux connaître, observer ces gens qui, à nos yeux, sont des héros. Je ne vais pas parler plus amplement des personnages, de peur de trop en dévoiler. J’allais oublier. Il y’a encore un point que j’aimerais aborder dans les personnages, ce sont leurs interactions. J’ai été étonné, dans le bon sens du terme, que les personnages interagissent entre eux de manière si spontanée et naturelle, créant des climats plus tendres, plus durs ou neutres.  Pour terminer mon avis, j’aimerais aborder l’écriture de l’auteur. L’histoire se lisait d’elle-même. Très friand des genres littéraires plus irréalistes, imaginaires, j’ai une grande facilité avec ce genre de romans. Ici, particulièrement, les mots glissaient devant mes yeux et prenaient vie pour me montrer les scènes. Tout n’était pas brouillard ou brume mais je percevais chaque péripétie, chaque action, chaque scène avec une netteté déconcertante. En y repensant, certains moments me reviennent en tête et je me demande si je n’ai pas vécu cela. J’ai un sentiment de déjà-vu très présent et trouve cela très agréable comme sensation. Le tout était très bien dosé, très bien écrit. Cela fait plusieurs longues minutes que j’essaie de me rappeler de la fréquence et de la longueur des dialogues mais cela est impossible à dire. Je ne peux pas prendre un seul élément de toute la forme du récit, de l’écriture, j’en suis incapable. Tout est tellement bien dosé que le mélange est homogène et qu’il m’est impossible de dire si les dialogues étaient mieux ou non que les descriptions. J’étais le spectateur d’une histoire. Mieux qu’un film. Mieux qu’au cinéma. J’étais dans le décor. Je faisais partie de cette histoire. Je suivais les personnages et leurs péripéties.  En conclusion, ce premier tome que j’ai tardé à lire m’a fait vivre un agréable moment de lecture et espère pouvoir lire les suivants assez rapidement mais n’oublions pas qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses. 

Une fois n’est pas coutume, j’ai découvert cette histoire il y a des années à la sortie du film, que j’avais beaucoup apprécié. Faire l’opération inverse que celle que je fais habituellement (à savoir commencer par le livre et suivre avec l’adaptation) comporte le risque logique de préférer le film au livre. Et malheureusement, je n’y coupe pas.
Ransom Riggs a une écriture simple mais dynamique et prenante qui convient à tout âge. L’édition du Livre de Poche que j’ai eue entre les mains offre un confort de lecture impressionnant avec du beau papier épais et soyeux, ainsi qu’une mise en page agréable aux yeux. La présence de photos accompagnant le récit a un côté très original.
Malgré ça, le début du roman est quand même long avant que Jacob arrive enfin sur l’île. Sûrement l’auteur prend-il un peu trop son temps pour asseoir les sentiments conflictuels du jeune homme envers son grand-père, même si c’est bien foutu. Le problème vient surtout du fait d’avoir vu le film auparavant : si c’est le cas, on attend beaucoup que certains évènements se produisent, ou que ces mêmes évènements se produisent de la même façon que dans le film. Or, Hollywood ayant tendance à enjoliver, développer, dramatiser les histoires qu’elle porte à l’écran, on est carrément dans ce cas-là avec Miss Peregrine et ça peut engendrer de la déception (faut dire aussi que Tim Burton, qui a réalisé le film, a un univers magique bien à lui qui fait carrément défaut au livre).
Passées les longueurs, il faut bien reconnaître que l’aventure que vivent les enfants en général et notamment dans le phare en fin d’ouvrage est quand même nettement moins captivante. De même, bien avant, que la vie dans la maison et les intéractions avec Miss Peregrine (le destin de Victor, la boucle...) ; ou encore les méchants creux et estres qui menacent les particuliers.
Qu’en penser alors si on arrive dans cette lecture vierge de toute image ou de toute intrigue ? Le résultat peut sembler un peu terne en fin d’ouvrage, alors que le potentiel de l’histoire est immense. L’auteur se veut assez factuel, ce qui a tendance à ralentir le récit. Pourtant, on se laisse emporter, surtout que c’est facile et rapide à lire. A voir si l’histoire décolle avec les tomes suivants...