Un vrai régal ! Je me suis laissé embarqué dans le thriller de Eric Descamps d’autant plus facilement que j’aime toutes les dimensions qu’il exploite : l’écologie, les technologies de l’information avec leurs failles, la prospective. Le tout est raconté à un rythme d’enfer, de manière fluide, et avec des personnages profonds et attachants.
Il est vrai que j’ai eu un peu de mal dans la première partie sur les transitions entres les scènes. Eric Descamps passe son temps à nous promener entre les différents protagonistes. Les changements ne se font pas sur des chapitres mais après des étoile. Il faut donc rester bien concentrer, mais j’ai finis par prendre le coup. De plus les liens entre les différents personnages apparaissent assez vite. Sauf un couple... qui ne fera jonction que bien plus tard et qui sera le grain de sable dans une machinerie qui pouvait sembler sans faille.
Au fil de ces transitions, on sent qu’un truc énorme se prépare mais sans arriver à mettre le doigt dessus, enfin pour ma part au moins. Bien entendu ça titille, je voulais en savoir plus... La tension monte, beaucoup de choses se passent, impossible de le lâcher...
Heureusement arrive la page “Troisième partie”, et comme il est déjà 1h du mat, j’arrive à trouver la force de fermer le livre, d’autant plus que je n’en suis qu’à 37% et qu’il doit rester dans les 5 heures de lectures !
Je ne veux pas vous gâcher le plaisir de la lecture, aussi le reste sera sous spoiler :
Le coté écologique est basé sur la fragilité actuelle de la chaîne alimentaire et plus particulièrement du rôle majeur des abeilles. Et si elle disparaissait ? Que se passerait-il ? Y-a-t-il de l’argent à gagner ?
A partir de là c’est foutu : argent à gagner, donc plus de moralité, l’enfer se rapproche dangereusement. Cela me rappel d’ailleurs le livre de Alex Scarrow, La Théorie des dominos, au nom évocateur ici, où des groupes influents veulent déclencher une pénurie (de pétrole) pour s’enrichir d’avantages mais la pénurie à trop d’effets secondaires et ils sont autant touchés que le reste du monde. La prospective sur la fragilité de notre civilisation moderne est édifiante et assez proche. Ici du coté des “gentils” nous avons un petit génie de hacker qui peut tout faire et l’arme/outil qu’il a créé s’appelle La « chute des dominos ». Toute cette partie est très bien documentée et bien expliquée pour être compréhensible du plus grand nombre, enfin je pense. Malgré tout, j’ai toujours du mal à croire que les hackers, les meilleurs du moins, puissent pénétrer quasiment tous les systèmes et les exploiter dans des temps records. Les “gentils” qui étaient maintenus séparés par notre auteur, un tantinet sadique d’ailleurs, finissent par établir des liens... mais ce n’est pas si simple. Une double tenaille se forme : les méchants se rapprochent fortement des différents gentils qui eux prennent pour cible les chefs des méchants. Je pensais avec soulagement que la suite était toute cuite, et là patatras, les gentils se rencontrent et s’opposent ! Bien vu de la part de l’auteur pour relancer le suspens. Heureusement, ils finissent par se comprendre et régler leurs comptes aux méchants ! Non mais ! Malgré tout, quelques points m’ont un peu gênés :
- La rapidité de l’intervention des forces de l’ordre bactériologiques ;
- La toute-puissance du hacker à prendre la main à la fin, s’introduire dans le système de vidéo-surveillance en quelques minutes, repérer la bonne cellule, visualiser l’intérieur en haute définition (et voir qu’ils n’ont pas de chaussures...), tout ça avec une liaison 3g ?
- La gestion “Fantastique” du coma qui n’apporte à grand chose à l’intrigue elle même et en diminue, je trouve, l’approche prospective ;
- Les frelons super dopés qui s’échappent dans le couloir à la fin et piquent les “gentils” sans aucun effet ?
Vous m’avez lu jusqu’au bout ? Erreur, il fallait vous précipiter sur
Alvéoles ! C’est lui qu’il faut lire.