2019-02-28 21:04
Chronique sociologique et romancée d’un meurtre architectural. Mishima, dans une prose exquise et poétique, tente de retracer le récit de cet apprenti moine qui a incendié le 2 juillet 1950 l’un des trésors nationaux du Japon à Kyoto. Grâce à la préface du traducteur Marc Mécréant, on en apprend plus sur l’arrestation du coupable à l’époque, sur le résultat de l’acte criminel. Mishima, lui, narre le “avant”, ce qui a conduit au crime.
L’approche est passionnante, l’ôde à la nature magique, les descriptions détaillées mais poétiques. Le mobile de l’infamie ? La Beauté, incarnée par le temple. Celui-ci est si beau qu’il occupe toutes les pensées de Hayashi, notre pyromane, à tel point que plus rien d’autre, même les femmes alors qu’il est à un âge où les hormones se réveillent, ne l’enflamme. Il en déduira que le temple est responsable de son incapacité à s’intégrer, ou du moins à apprécier ce que tout le monde trouverait beau et enivrant.
C’est un peu long, mais c’est très bien fait. La traduction des années 60 a un charme indéniable et participe grandement à la beauté du texte en général. La fin du récit laisse un peu le lecteur sur sa faim, d’où l’intérêt de lire la préface pour en savoir plus sur le “après”.
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