2014-01-31 00:11
Drizzt Do’Urden revient avec force après un quatrième tome que j’avais jugé décevant. La compagnie s’aventure cette fois-ci dans des terres inconnues et avance méthodiquement, sans précipitation et toujours avec prudence. L’histoire est remarquablement bien construite sur ce point-là, on tâtonne en même temps que les personnages et rien n’indique ou laisse supposer qu’on trouvera Castelmithral avant notre fine équipe. Il est rare que cela m’arrive, c’est signe que le livre est bien fait. Aucun reproche au niveau de l’écriture aussi. Malgré le fait qu’ils voyagent sans cesse, j’ai eu le bonheur de constater qu’il n’y aurait pas de longues descriptions ennuyantes et trop en avance des lieux à explorer. Le voyage se fait par étape en raison du mystère même de leur destination et donc l’auteur fait une description honorable des lieux quand les personnages y arrivent. Il se contente d’y mettre les caractéristiques de l’endroit sans s’y éterniser. Mais en revanche la description de Castelmithral est superbe, bien réussi dans l’élégance et la déchéance, un savant mélange. Drizzt est toujours aussi intéressant. Un équilibre fragile entre sa sauvagerie au combat et sa juste mesure face aux injustices auxquels il doit faire face. Il prend plus de profondeur encore avec le doute qui s’empare de lui. Wulfgar prend de l’étoffe aussi, ce sont ces premiers pas hors de Valbise et apprend à côtoyer des humains là où il n’a pas une réputation de héros mais juste celle de la barbarie de son peuple. Petite déception pour Bruenor Marteaudeguerre qui ne brille pas vraiment dans ce livre alors que c’est tout de même sa quête. Catti-Brie a enfin un peu plus de prestance et laisse à espérer qu’on verra peut-être un jour ses réelles capacités de guerrière. Artemis Entreri est enfin l’ennemi à la hauteur de Drizzt ! Pas un vulgaire magicien ou démon de pacotille qui ne font qu’un tome mais enfin un méchant qui s’acharne et qui est à la hauteur des capacités de notre talentueux elfe noir, ce qui n’est pas peu dire. Il est aux antipodes de ce qu’est Drizzt, un tueur implacable au sang-froid. Il est ce qu’aurait pu être Drizzt s’il était resté à Menzoberranzan. C’est donc pour cela aussi que Drizzt le respecte et le craint, il est le sombre reflet de lui-même. Une dimension psychologique qui promet des combats intéressants à venir. Au final, bien que peu inspirée pour lire ce livre, j’ai vraiment adoré et le recommande vivement pour poursuivre la série dans ce monde enchanteur et cruel.