Dans ma tête, je m'appelle Alice
2012
2½ h
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L’héroïne de ce premier roman inventif et très original est, à l’aube de sa trentième année, future docteur en mathématique et elle se souvient de son existence fantasque et tourmentée dans une famille brisée. Brisée certes par l’alcoolisme de la mère, mais atypique et troublante, vivante et attachante, dont le père dissimule un secret et le frère finit par fuir.
La jeune narratrice est la seule qui résiste grâce aux personnages des romans qu’elle lit avec frénésie, Alice en tête, et qui l’emportent dans un monde parallèle où la beauté, l’énergie, la complexité des sentiments lui sont révélées et l’arrachent à un quotidien où la mère, digne infirmière bien sous tous rapports le jour, devient « la Reine » chaque soir à minuit. Reine de sa descente aux enfers, enfermée dans ses subterfuges, ses humeurs mauvaises, ses attendrissements, ses regrets.
La beauté du roman de Julien Dufresne-Lamy réside dans l’écriture et le regard – décalé et souvent drôle – que la narratrice pose sur le monde. Tout semble léger, rien n’est ordinaire sous la plume de l’auteur, dont la lucidité et l’humour, dont la singularité du style, dont le goût du jeu font de ce livre une gourmandise, et transforment chaque membre de la famille en héros de conte.
On croise dans ce roman Britney Spears, Calamity Jane, la Princesse de Clèves, Emma Bovary, Bardamu ou le Petit Nicolas, pour ne citer que quelques-unes des figures évoquées. Et on assiste à la construction d’une enfant, puis d’une adolescente, qui sera enfin capable, une fois devenue adulte, de se libérer de son histoire.