Quand je lis en vue d’écrire une critique, une partie de mon esprit reste détachée du livre pour pouvoir noter les points importants. Il m’est aussi difficile de ne pas écouter une petit voix qui régulièrement demande : bon/pas bon ? quelle note ? Sur une bonne partie de
Raconte-moi Mozart... je dois bien avouer que je me suis dis : « bon ok, c’est pas trop mal, mais où veut-il en venir ? » Malgré tout, je ne m’inquiétais pas outre mesure, l’auteur m’avait déjà fait le coup, dans une moindre mesure, dans son précédent livre (
L’île Joyeuse).
Thierry-Marie Delaunois plante son décor progressivement, un peu comme du pointillisme, mais du pointillisme de personnages. C’est sa force, la richesse de ses livres, les Personnages avec leurs relations, leurs diversités et leurs caractères, particulièrement bien trempés ici, ainsi qu’un coté touchant pour certains d’entre eux malgré une rudesse de façade.
Le roman se passe dans les Alpes-de-Haute-Provence, dont Thierry-Marie Delaunois suit un peu le rythme légendaire pour nous promener dans le village et rencontrer progressivement ses personnages hauts en couleurs. Le tout accompagné par la musique et de petites biographies glissées par-ci par-là des plus grands compositeurs classiques. Trois menaces pèsent sur la population, mais je ne ne m’y attarderais pas. Elles ne sont pas liées à l’intrigue mais elles permettent de créer un contexte dans lequel les personnages vont évoluer.
un nouveau mega virus et une météorite qui menace de tout détruire. Cette double menace mortelle permet à chacun de prendre du recul et de “mieux” réfléchir à ce qui est important.
La troisième n’est pas vraiment une menace, mais l’ombre menaçante d’une fausse affaire pédophile qui rend la population suspicieuse à l’égard de certaines personnes et met en avant leur a priori.
Evacuons d’abord les quelques points, mineurs, sur lesquels j’ai eu quelques réticences :
- Oscar qui succombe bien vite à notre petit Colibri
- Le fort caractère et l’autonomie du Colibri qui n’a que 7 ans
- La météorite d’une tonne qui finit par s’écraser avec peu de dégâts (autant pour moi : après une petite recherche, celle de Carancas en 2007 devait peser autour de 20 tonnes et elle n’a fait “qu’un” cratère de 14 mètres de diamètre sur 5 de profondeur)
- La redondance des Juliette, il y en a quand même trois
En fermant le livre, à une heure assez avancée mais bon je pouvais pas m’arrêter en si bon chemin, j’ai pensé aux dominos : ces petites choses que l’on prends son temps d’aligner les uns derrières les autres, et ensuite il suffit d’une poussée pour qu’ils se rencontrent rapidement les uns les autres, entraînant avec eux l’histoire dans une jolie fresque qui se déroule rapidement sous nos yeux émerveillées.
Mais ce matin, je trouve que l’image ne rends pas justice au livre : les personnages sont tout sauf d’insignifiants dominos, leurs interactions sont multiples et ils s’enrichissent à chaque fois, de même tout ne se joue pas en quelques secondes.
Je vais donc arrêter là les comparaisons, et vous dire simplement que nous découvrons progressivement une série de personnages très intéressants en nous promenant dans ce village des Alpes-de-Haute-Provence. Ces personnages crépitent de vie et s’enrichissent de plus en plus à chacune de leur rencontre pour une fin...
Mais quand même, le mieux pour vous, c’est que vous le lisiez !
Une petite citation en passant, hors contexte, mais elle m’a amusée :« Sacré Descartes [...] Heureusement la télévision n’existait pas de son vivant ; sinon, son
je pense donc je suis serait probablement devenu
je parais donc je m’épanche. »
Et un clin d’oeil :Le prêtre avec un nom doublement sur mesure : Christian Lacroix. D’un autre coté, on connaît tous un homonyme qui à réussi à ne pas porter l’habit, mais à en faire porter à d’autres, des habits...