Il existe des écrivains sur cette terre qui ont un don avec les mots. Ils arrivent à en dégager toute la douceur, toute la fragilité. Erik Orsenna, grand parmi les grands, académicien, érudit, nous livre avec La Grammaire est une chanson douce, un conte d’une rare beauté, où les mots prennent vie et sont enfin mis en valeur. Il nous fait faire, à travers les personnages de Jeanne, dix ans et de son frère Thomas, quatorze ans, un véritable parcours initiatique, il nous réapprend les mots tels qu’il devraient être considérés, comme les “petits moteurs de la vie”. cet amoureux de la langue française, nous fait croire à l’impossible, en nous transportant sur une île où les mots marchent dans la rue, ou les habitants pour mieux les respecter ont subi au préalable un “nettoyage”, pour recommencer leur vocabulaire de zéro.
Un livre beau et émouvant, magique aussi, dont on ne ressort pas indemne.
Une phrase, c’est comme un arbre de Noël. Tu commences par le sapin nu et puis tu l’ornes, tu le décores à ta guise... Jusqu’à ce qu’il s’effondre.
Attention à ta phrase : si tu la charges trop de guirlandes et de boules, je veux dire d’adjectifs, d’adverbes et de relatives, elle peut s’écrouler aussi.