2014-01-26 21:07
L’Ecorchée, encore un des ces livres où il ne faut pas trop en dévoiler pour éviter de ruiner l’intrigue aux futurs lecteurs.
Contrairement au Tribunal des âmes où elle n’apparaissait qu’en clin d’oeil, on retrouve bel et bien dans cet opus Mila, l’intrigante héroïne qui ne ressent aucune émotion. Cependant, les affaires du Chuchoteur et de l’Ecorchée sont bien distinctes, et les deux livres peuvent donc être lus indépendamment (même si je conseillerais tout de même la lecture préalable du Chuchoteur, histoire de ne rien louper dans cette suite).
Dès le début, on retrouve le procédé utilisé par Carrisi dans le Chuchoteur : narration suivant les personnages principaux entrecoupée de courts chapitres mystérieux. Le système est imparable pour garder un suspense constant, et on n’a aucune envie de décrocher en cours de lecture. Quant à l’intrigue, là encore, l’auteur sait ce qu’il fait: riche et originale, rien n’y est laissé au hasard. Les rebondissements sont savamment placés aux moments clés de l’enquête et permettent de conserver une tension constante jusqu’au final, intense et bluffant.
Là où Carrisi est très fort également, c’est au niveau de la construction des personnages. Mila est une héroïne dure, troublée et troublante, et pourtant, on s’attache à elle, on arrive même à la comprendre. Ce tome en dévoile beaucoup plus sur elle et son histoire, la rendant plus humaine, mais sans tomber dans la surenchère qui pourrait nous détourner de l’intrigue principale. Carrisi a également choisi d’introduire un second protagoniste: Berish, brillant, mais rejeté par ses pairs au sein de la police. Ce duo improbable de marginaux fonctionne sans problème, avec beaucoup de cohérence et de crédibilité.
Très bonne lecture donc, et pour une fois, une suite à la hauteur de mes espérances. Je ne mettrai qu’un bémol: la fin pourrait laisser présager d’une nouvelle suite. En soi, rien de dramatique, mais la lecture de ce troisième roman de Carrisi laisse transparaître un certain motif, une certaine façon de faire, qui pourrait finir par devenir tout simplement une marque de fabrique. A l’instar de Dan Brown, chez qui tout devient prévisible une fois qu’on a lu un ou deux de ses romans et compris sa façon de faire, si Carrisi continue sur ce chemin, ses romans pourraient devenir bien trop attendus et perdre tout leur intérêt. A surveiller.
From There And Back Again