Seventeen

Avec son personnage tout juste âgé de 17 ans, Oé aborde plusieurs thèmes avec comme point d’orgue l’endoctrinement. A 17 ans, le sexe prend une place prépondérante dans le cerveau d’un adolescent. Mais surtout à 17 ans, on se cherche et on a une tendance maladive à se rebeller contre la société et les carcans dans lesquels celle-ci veut nous enfermer. Ici, notre personnage se laisse facilement influencer lors du discours d’un représentant d’extrême droite et laisse échapper ses frustrations dans la soumission complète à une idéologie nihiliste et fasciste anti-progressiste. Le tout le mène inévitablement à la haine et la violence, qui jaillit de lui comme gicle le sperme lors d’un orgasme. Oui c’est cru, j’y vais pas par quatre chemins, mais le parallèle dressé dans le livre paraît assez évident. Au début il se sent honteux de se masturber ; mais après son adhésion au parti il se sent supérieur quand une prostituée fait le job pour lui. De plus le texte, qui s’ouvre sur une première partie consacrée au sexe, change petit à petit de sujet principal, preuve que l’adolescent a trouvé autre chose à penser, autre chose dans quoi s’accomplir.
Heureusement que tout ça n’est qu’une nouvelle, car autant de pensées adolescentes sur le sexe et la société a de quoi ramener à l’époque où on était soi-même un peu rebelle, et donc fatiguer un peu car on n’est plus du tout dans le même schéma de pensée, ou alors de manière beaucoup plus nuancée et beaucoup moins radicale avec un raisonnement plus développé (on espère du moins que c’est le cas pour tout le monde). L’intérêt se trouve uniquement dans la conversion éclair d’un jeune japonais qui voit son pays évoluer à une allure monstre et ne sait trop où se placer dans sa famille. Un parti politique qui l’accueille à bras ouverts et le nomme l’élu, ça a de quoi rehausser l’estime de soi, surtout face à une famille qui oublie qu’aujourd’hui c’est son anniversaire... Et tout part de là du coup.
Intéressant mais à vraiment remettre en contexte.