2014-01-31 01:58
Le roman est sympathique, il se lit facilement et pourrait parfaitement être issu d’un monde de Donjons et Dragons mais cependant, un grand nombre de détail fait qu’il reste dans le divertissement et non pas le livre à lire à tout prix. L’histoire n’est pas compliquée, c’est d’ailleurs pas plus mal puisqu’on découvre un nouveau monde dont on a déjà foule de détails et de noms à saisir, et introduit bien les livres à venir. Seulement, un livre complet d’introduction c’est beaucoup trop. J’ai eu l’impression que l’action n’arrivait jamais pendant tout le livre. Fort heureusement, je suis curieuse, donc je me délectais de ce nouvel univers mais l’impression de plat m’a poursuivie pendant tout le livre. Le scénario est agencée d’une manière un peu trop longue et claire dans ses parties. Il est remis en cause, selon moi, par la façon dont il a été écrit. En effet si le style d’écriture est de Trudi Canavan est plutôt claire et facile à lire, la façon dont elle joue des différents noms des personnages et des changements de point de vue ne m’ont pas paru judicieux, loin de là. Plusieurs scènes sont incompréhensibles et obscures pendant longtemps car l’auteur utilise souvent le terme « le magicien » pour désigner un personnage. Sauf qu’il y a de multiple possibilité : Lorlen, Dannyl, Fergun, Rothen, Akkarin et tant d’autres dont il est question dans la traque. Le résultat est donc assez brouillon, je n’ai pas été capable de savoir bons nombres de fois qui agit. Ensuite vient la façon dont est organisé le roman. Plus de la moitié du roman sur la traque, répétitif et lassante, était un pari risqué que je n’ai pas apprécié. J’aurais largement préféré sacrifier des passages de fuite, pas indispensable pour certains, pour intégrer plus de découvertes et d’implications dans la Guilde. C’est ce qui en fait un livre long. Les personnages sont plutôt biens quoique un peu enfantin. Fergun, qu’on pressent comme le méchant du roman, manque sérieusement de piquant et de présence pour un méchant. Il est pitoyable, considéré comme pitoyable par ses collègues, et donc je l’ai ressenti comme pire que pitoyable. Rothen a tout du magicien bien veillant, un peu idéaliste, mais qui ne fait pas grand-chose pour ses opinions. Je l’ai trouvé gentil et attentionné par le biais du ressenti de Sonea mais à l’image de Fergun, il manque un peu de saveur lui aussi. Dannyl est un magicien qui semblait prometteur mais n’est que secondaire, quel dommage. Sonea est l’héroïne typique du monde de la fantasy. Une jeune fille pauvre, très garçon manqué, plutôt à fréquenter une bande de voleurs que les quartiers chics et une personnalité bien trempée de ce fait. Enfin, bien trempée c’est vite dit. Pour quelqu’un qui est censée haïr profondément les magiciens et en avoir peur, j’ai trouvé que Sonea se laissait tout de même approcher très rapidement et ne se rebellait pas plus que cela. Après toujours est-il qu’apprendre qu’on est une bombe humaine capable de raser la ville d’un instant à l’autre doit peser dans la balance. Cery est mon personnage préféré. Petit gars débrouillard, d’une fidélité à toute épreuve, prêt à tout pour son amie, ambitieux avec les voleurs. Il est doté d’une certaine morale mais qu’il n’hésite pas à contourner pour ses amis. Courageux, il ne se cache pas non plus qu’il est souvent mort de peur. En somme, le roman est bon mais sans plus. Il fait passer un moment de détente apprécié et appréciable et réussit à nous pousser à lire la suite de la trilogie après une installation si longue que l’action ne peut qu’être au rendez-vous dans les deux derniers tomes.