2013-07-07 18:44
Alexeï Oline nous attrape et nous plonge dans son récit, plus précisément dans la tête de Kit. Ce dernier se trouve dans un asile et afin de nous expliquer pourquoi, il remonte le temps (et pour cela, le titre est bien choisi). Avec cette histoire, l’auteur désire mettre en avant une jeunesse russe qui doit vivre avec les fantômes du passé, une jeunesse qui cherche à s’émanciper, à vivre selon ses propres règles. L’alcool et la drogues coulent à flots dans les clubs, une façon d’oublier son triste travail. L’histoire en elle-même n’est pas extraordinaire : un garçon qui rencontre l’amour, un amour qui le détruit et l’amène à réaliser des actes horribles ; pas de quoi se pâmer ! Non, ce qu’il faut retenir de La machine de la mémoire, c’est le style d’écriture mais aussi le plongeon que nous réalisons grâce à cet habile mélange du réel et de la fiction. Le rythme est crescendo, plus on tourne les pages, plus il s’accélère et plus il nous séduit. Une intrigue somme toute banale, mais qui par le condensé de ses rebondissements devient sombre, une sorte de nébuleuse dans laquelle se perd le héros. Et dans laquelle nous nous perdons nous aussi lecteurs ! Car si Diane attire Kit dans son monde, elle nous entraîne dans son sillage à tel point que l’on ne peut décrocher. C’est bien simple, en quelques heures seulement j’ai lu le roman. La plume d’Alexeï Oline est fluide, construite et agréable. Des phrases courtes qui donnent au récit un rythme harmonieux. J’ai beaucoup aimé ses réflexions, ses interrogations (“Tu ne t’es pas demandé ce que deviennent les personnages dès que leur créateur a mis le point final à la dernière ligne du roman ? Ils meurent ou ils vivent ?”), cette espèce de naïveté qui transparaît mais qui en même temps est très mature, comme s’il avait réellement réfléchit aux différentes interrogations qui parsèment son histoire.
Blog: Les mots de Gwen