Mma Ramotswe détective

C’est pas mal fait, c’est gentillet. Alexander McCall Smith a pondu une histoire simple mais qui fait apparemment le bonheur de son portefeuille (vu la série qui compte déjà... 16 suites). Les histoires menées par notre amie Precious sont assez banales, très faciles à appréhender, et surtout leur résolution est à chaque fois d’une facilité déconcertante ! Certes, la belle débute, donc on ne va pas lui coller un cartel et des affaires trop glauques. Mais un peu de complexité dans les histoires et leur dénouement, ç’aurait franchement pas été de refus ! J’en suis venue à me demander si McCall Smith écrivait en fait pour un public cible (les femmes) et bien particulier (les femmes qui ne lisent pas trop mais qui aiment les polars). Pardonnez ma conclusion peut-être excessive, mais les intrigues sont tellement simplistes que y a de quoi se demander si McCall Smith ne se dit pas qu’il ne faut pas donner des trucs trop compliqués à lire aux femmes... Certes, il dépeint un personnage féminin qui prend son destin en main et n’a pas froid aux yeux, une femme qui a une position non négligeable dans la société, une femme qui ne veut plus d’homme dans sa vie (enfin ça, ça change vite fait mal fait de manière PAS DU TOUT prévisible). Mais le peu de complexité dans les affaires gâche un peu ce portrait d’une femme forte qui sait ce qu’elle veut et sait affronter l’injustice.
Le succès de la série vient-il alors du fait que Precious est quand-même un personnage attachant ? Que l’histoire se passe au Bostwana et que ça fait un bien fou de lire autre chose que des histoires qui se passent au centre névralgico-égocentrique du monde occidental ? Le livre a-t-il bénéficié du soutien inconditionnel des producteurs de rooibos, ce thé rouge sans théine cité toutes les deux pages et auquel se dope littéralement Precious ? Je plaisante bien sûr, mais petite blagounette mise à part, ce livre (y a-t-il évolution ? peut-on parler de la série complète ?) n’est pas pour les amateurs de polars exigeants. Au final, c’est une lecture facile, qui s’approche du roman de gare sans forcément l’être totalement, pas forcément désagréable mais qui peut frustrer de par ses intrigues trop superficielles. Honnêtement, les 16 autres peuvent rester au placard... sauf si on fait partie de la cible visée.