2014-09-08 21:19
Lettre au Dieux-de-tous-les-trucs-de-la-terre-du-ciel-et-de-la-mer. Chers Dieux, J’ai préféré vous écrire plutôt que de prier. Le sol est trop dur pour mes petits genoux à la chair trop tendre. La dernière fois, j’ai eu des bleus. Je me suis dit que l’effet serait le même. Si j’avais eu votre adresse mail, vous auriez eu ma confession plus tôt. Peut-être devriez-vous y songer ? Le Père Noël en a bien une lui. J’ai encore fauté. Ça a été plus fort que moi, ce roman m’a appelée. Il était là, sur l’une de mes étagères qui hébergent ma PAL, et je le voyais qui me tendait les bras. Enfin ça c’était dans ma tête, un livre n’a pas de bras. Mais je suis sûre qu’ils chantent parfois comme les sirènes pour nous attirer dans leurs filets et ne plus nous lâcher. Et puis c’est aussi à cause de toutes ces chroniques que l’on trouve sur le web (chez Johanne par exemple), beaucoup trop tentantes, alors c’est encore plus difficile de résister. C’est comme si, pendant un régime, on vous mettait sous les yeux un gâteau au chocolat fondant. Bonjour la tentation. Et inutile de me dire que vous n’aimez pas le chocolat, je ne vous croirai pas. Donc voilà, on y est. Le moment où je me confesse. Encore une nuit presque blanche. Encore des papillons dans le ventre. Encore une histoire forte qui m’habite et dont j’ai du mal à sortir. A ma décharge - je ne suis finalement qu’une victime -, l’auteure a fait preuve d’une grande délicatesse pour traiter les drames d’Echo et de Noah, ces deux âmes perdues, marginales, qui essayent tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. Ce récit à deux voix possède une profondeur que l’on trouve rarement dans le genre. Et pas de temps morts, pas de répit pour mon petit cœur. Et toute sorte de sourires : des sourires attendris, des sourires qui rient... des sourires qui pleurent. Un vrai kaléidoscope d’émotions. Et le résultat est là. J’ai encore trop peu dormi. J’ai des cernes et les yeux rouges, et j’ai du mal à émerger.. Mais ce n’est pas ma faute, hein... Non, non. Je ne suis qu’une faible femme qui a du mal à résister à un bon gâteau au chocolat. Pour êtes quittes, et être sûre que vous allez me pardonner, je double ma pénitence. Je lirai deux livres sérieux à la suite. Régime sec, plus de romance. Pour l’instant. Je suppose que les services de la Poste n’arrivent pas encore jusqu’à vous, alors je déposerai cette lettre au pied du menhir, au bout du chemin, à côté du calvaire, près du Lac aux fées. S’il y a eu des fées là-bas, il doit bien y avoir des Dieux aussi, non ? Bien à vous, votre dévouée Le livre-vie --------------------------------
Réponse des Dieux-de-tous-les-trucs-de-la-terre-du-ciel-et-de-la-mer Chère livre-vie, Nous sommes fâchés et déçus. Vous récidivez. Encore. Votre choix de doubler votre pénitence est pertinent, vous auriez pu même la tripler. Merci de nous indiquer les références de cet ouvrage, que nous puissions l’intégrer à notre liste-noire-des-ouvrages-interdits. Et tant que vous y êtes, merci de déposer votre exemplaire à l’endroit même où vous aviez déposé votre confession, pour que l’on puisse vérifier par nous mêmes le danger qu’il représente. Qu’on ne vous y reprenne plus. Dieux-de-la-Terre-et-du-Ciel-et-des-Océans