2013-04-09 16:00
Etant donné les nombreux commentaires positifs que j’ai pu trouver sur la toile, ainsi que l’immense succès de ce bouquin en librairie, je me suis laissée tentée par la lecture du « mec de la tombe d’à côté » dont le titre laissait présager une histoire plutôt originale. Encore une fois, ce livre est la démonstration que ce ne sont pas les succès en librairie qui font les bons livres.. Je m’explique. Tout d’abord, j’ai souvent lu que le roman de Katarina Mazetti était un roman décalé et plein d’humour.. A dire vrai, ce roman n’a absolument rien de décalé et pour l’humour, faudra repasser (je ne me rappelle même pas avoir souri). Loin d’être original, « le mec de la tombe d’à côté » accumule plutôt les clichés. Le premier stéréotype réside dans l’histoire elle-même. En effet, le thème du bouquin est l’amour impossible entre un homme et une femme que tout oppose : leur train de vie, leur caractère et même leur apparence C’est un thème qui sent le vu, le re-vu et le re-re-vu et que l’on retrouve dans toutes les séries TV et les films à deux balles ; on est très loin de l’amour impossible et passionnel façon Roméo et Juliette. Compte tenu de l’originalité du titre et du lieu de la première rencontre entre les deux personnages, j’avais vraiment espéré beaucoup plus.. Le deuxième stéréotype dans lequel s’enterre l’auteur tient aux personnages. Benny et Désirée ne sont, à mon sens, que des caricatures d’eux-mêmes. Ce sont deux personnages dont les traits de caractère et les différences sont poussés à l’extrême. La citadine toute pâle et maigrichonne un peu snob et branchée qui aime l’art contemporain, la littérature et les déco épurées qui tombe amoureuse de l’agriculteur un peu bourru qui aime la bonne bouffe, les tracteurs et qui vit dans une maison où trônent encore les décorations en point de croix faite par sa défunte mère.. C’est un peu comme si un paysan façon l’amour est dans le pré rencontrait une citadine branchée façon Audrey Tautou.. Quoi, comment ça, vous avez dit cliché !?! Je doute franchement que, « dans la vraie vie », les agriculteurs ressemblent tous à Benny et les bibliothécaires toutes à Désirée. Du coup, ces deux personnages m’ont agacé au plus haut point et il m’a été impossible de m’y attacher. L’une des choses qui m’a le plus agacé chez
Désirée et Benny c’est leur manque de communication. Ce trait est flagrant dans la forme du livre, d’une part. En effet, Katarina Mazetti a pris le parti de laisser les personnages s’exprimer chacun leur tour, alternant à la fois les points de vue de Désirée et Benny. Les deux personnages ne communiquent donc pas ensemble et en harmonie. Chacun reste dans son coin, dans ses pensées et ses opinions. D’autre part, dans le fond de l’histoire, on remarque tout de suite qu’aucun des deux ne cherche véritablement à connaitre son partenaire. Aucun des deux ne fait de compromis et souhaite imposer son mode de vie à l’autre.. Si chacun reste dans sa bulle, il est évident que cette histoire d’amour ne pourra jamais marcher ! Quand on sait au bout de 50 pages que cette histoire ne fonctionnera pas, ça va.. Mais au bout de 250 pages de non communication et non compromis, ben franchement, ça devient chiant ! Concernant le style de Katarina Mazetti, je peux vous dire que son roman se lit vraiment très facilement et je le conseille plutôt comme un roman à lire l’été à la plage pour se détendre, mais sans plus. Par ailleurs, et sans vouloir dévoiler la fin de livre, je peux vous dire que la conclusion de cette histoire est tout ce qu’il y a de plus anti-romantique, anti-amour et anti-passionnel au possible. Mais alors, me demanderez-vous, liras-tu la suite ? Vu que je déteste commencer une histoire sans la finir, il est fort possible que je me lance dans la suite et fin intitulée « le caveau de famille » (encore une histoire de cimetière), mais probablement cet été, et sans grande envie. On peut dire finalement que le mec de la tombe d’à côté aura visiblement creusé la mienne..
MademoiselleChristelle