2013-06-25 14:58
Survolant toute une génération - de 1974 à 2004 -, des pavillons à la pelouse parfaitement tondue dans le Vermont ou encore au cœur des appartements new-yorkais, Ann Beattie dépeint la vie de personnes qui se cherchent, cherchent l’amour mais apprécient la solitude, désirent vivre tout en faisant face à la mort.
Cependant, si les histoires diffèrent de par leur époque et leur contenu, le fil conducteur qui reste commun à chacune des seize nouvelles - et qu’Ann Beattie se plaît à observer - c’est la difficulté de vivre à deux et par conséquent, de fonder une famille. Les quelques nouvelles qui relatent l’histoire d’une famille concernent en réalité une famille éclatée. Des ruptures, des secrets, des amants, des hommes, des femmes, … tous vivent une véritable débâcle émotionnelle et se retrouvent laissés pour compte tels des naufragés de l’amour qui, coûtent que coûtent, tentent de s’accrocher à quelque chose : la visite d’une voisine alors que sa femme est partie, une veuve qui accepte de vivre avec un voisin car à leurs âges, seule le fait d’être compatibles compte, …
Chaque “cas” est abordé avec beaucoup de délicatesse, voire une certaine tendresse (comme si Ann Beattie était désolée de voir ce qui arrive à Mitch et les autres) ce qui est touchant et désarmant dans la mesure où c’est justement l’absence d’attachements et de réelles relations (amoureuses ou pas) qui ponctuent les récits.
Blog: Les mots de Gwen