Profanes

Octave Lassalle, nonagénaire, ancien chirurgien fait appel à quatre personnes pour se relayer auprès de lui dans sa grande maison. Un homme et trois femmes. Chacun se voit attribuer un créneau horaire et un travail précis. C’est ainsi que se mêlent les vies de ces cinq protagonistes au fil des jours. Au coeur de ce huis-clos les blessures et les fragilités de Marc, Yolande, Hélène, Béatrice se révèlent et s’entremelent avec celles de leur hôte. Il s’agit là d’un roman qui se lit tranquillement avec délectation. Les phrases sont d’une beauté telle qu’elles donnent une sensation de légèreté, de recueillement. Ce récit conduit à la réflexion. Les sujets sont ceux d’une vie : l’amour, la mort, le deuil. J’ai particulièrement aimé le style d’écriture de l’auteure, la pudeur des émotions et la part de liberté qui est laissée au lecteur pour s’approprier certaines phrases et les mettre en relation avec son propre chemin de vie..

J’avais été quelque peu déçu par le précédent roman de l’auteur “Les insurrections singulières”, dont j’avais trouvé la seconde partie un peu moins intéressante. J’hésitais donc longtemps à ouvrir ce roman-ci. Erreur ! J’ai véritablement été emballée par l’histoire et les personnages, cette fois-ci beaucoup plus travaillés. Des personnages en souffrance, mais qui vont de l’avant ; des personnages ouverts à l’inattendu. Et puis les portraits du Fayoum, qui ponctuent le récit, et dont Octave cherche à percer le mystère. Et puis les haïkus, si justes, si beaux. Une histoire de vie bouleversante, un roman émouvant. L’image que je retiendrai : Celle du jardin de la Grande maison dans lequel il est agréable de se promener pieds nus.