On prend les mêmes et on recommence pour de folles nouvelles aventures, à la fois fantastiques et abracadabrantes, toujours palpitantes. Peggy Sue est de retour, suivie de près par son chien bleu, qui parle, et d’incorrigibles fantômes. Des fantômes toujours invisibles, qui n’ont apparemment pas digéré la défaite que leur a infligée Peggy lors de L’Affaire du soleil bleu. Ça commence par son père, Barney, charpentier, qui a soudain l’impression d’être poussé dans le vide par une force inconnue et décide rapidement de quitter la ville et son travail. Direction : le désert, à Vista Diablo, où il trouve une place de gardien dans un aérodrome désaffecté, au milieu de vieux avions à hélice. Une belle retraite, pense la famille. Pas du tout ! C’est le pays des mirages, où les gens apparaissent et disparaissent sous un soleil brûlant, s’effacent dans le sable, absorbés par un monde féerique, mis en scène par un démon. À chaque cauchemar de ce démon, la guerre fait rage dans cet univers étrange où les enfants deviennent soldats. Certains tentent d’y échapper, d’autres sont encore attirés par la féerie. Il faudra toute l’intelligence et la finesse de Peggy Sue pour se défaire des pièges du démon…
À l’évidence, Serge Brussolo a gardé de ses lectures de jeunesse le goût du roman riche en bonds et rebonds, en mystères, tels Fantômas et Arsène Lupin. Et de retrouver ici un récit libéré par une imagination époustouflante, aux relents sulfureux de romans populaires mâtinés d’un suspense propre au polar, où la ruse se confronte à l’énigme (et vice-versa), le plaisir à l’écriture vive, effervescente, sans prétention.