Avec son prologue assez particulier, l’auteur nous laisse envisager une suite dure. D’autant que, contrairement aux différents chapitres, le prologue n’est pas daté. Il est donc difficile de le placer dans l’histoire au fur et à mesure que celle-ci se déroule ce qui crée une tension certaine pour le lecteur.
Et même une fois que la scène s’est déroulée, dans le passé, tout n’est pas gagné. Au vu des protagonistes, nous ne pouvons pas être sûr qu’elle ne va pas à nouveau se dérouler dans le présent. La tension reste bien présente.
Comme la plupart des crimes passionnels, celui-ci s’ancre, profondément, dans le passé. Il est donc normal que l’auteur nous y entraîne pour que nous comprenions les tenants de la situation actuelle. Je regrette un peu qu’il ait choisi de nous y plonger aussi longtemps et en une seule fois. Je pense que j’aurais préféré plusieurs flashbacks pour ne pas trop perdre le lien avec le temps actuel et la situation des protagonistes.
Rien à redire à leur sujet d’ailleurs. Je les ai trouvé particulièrement originaux et bien travaillés avec des caractères forts pour la plupart, même si pour certains cela peut sembler masqué à certains moments, pour mieux nous piéger...
Cela va nous permettre d’assister à des scènes particulièrement fortes, touchantes pour certaines, et dont l’apothéose est bien entendu les aveux à la fin du livre. Certaines sont assez originales, alors que d’autres semblent inspirées de scènes plus “classiques”.
Je pense notamment à Basic Instinct...
L’auteur a également bien travaillé le côté obsessionnel qui pousse au crime et qui ressort plus de la maladie mentale ici que de la simple obsession. Ce qui peut nous pousser à réfléchir de manière plus générale sur la difficulté de diagnostic, au moins pour la première fois. Après quand il y a libération et récidive, je préfère laisse la parole à Sophie :Comment avait-on pu la laisser sortir ? Comment avait-elle pu berner aussi facilement les spécialistes ? Il fallait croire que ce type de personne avait la faculté de tout mettre en œuvre pour parvenir à ses fins. Leurs capacités à manipuler les autres étaient stupéfiantes.
L’épilogue clôture bien le livre, nous ne restons pas sur nos interrogations, juste sur une pensée : quelle misère !
et dire que cela aurait pu être évité, au moins en partie, avec une meilleure communication.