En recevant ce troisième et dernier tome d’Exomonde, je me suis trouvé devant un choix cornélien : sauter dessus et le dévorer directement en risquant de ne pas comprendre certains liens ou certaines références ; ou prendre mon temps et relire les deux premiers tomes pour me replonger dans cette ambiance si particulière et bien comprendre les divers sauts temporels et de réalité. Bien entendu, je me suis décidé pour la méthode longue. Et je peux vous l’avouer, je ne le regrette pas du tout.
Cela m’a permis de bien me rappeler le cheminement des personnages dans l’espace temps au cours des deux premiers tomes. Sinon la lecture du troisième aurait certainement été un peu plus ardue, car, bien entendu, celui-ci n’est pas figé dans une trame temporelle unique. Heureusement les entêtes de chapitre sont une aide non négligeable, merci Emma Cornellis.
Ce troisième tome ne se résume pas qu’à cela, bien au contraire. Beaucoup de nouveaux personnages font leur entrée en scène, certains attachants, d’autres assez détestables, mais tous bien campés par la plume de l’auteur. Aucun n’est manichéen, quoique. Tout est en subtilité et en nuance. Le message de l’auteur serait-il qu’il y a du bon chez tout le monde ? Toujours est-il qu’elle a su les rendre vivants et à faire passer beaucoup d’émotions.
Crois-moi, la meilleure chose que tu puisses faire pour elle, c’est de ne pas mettre ton chagrin dans ses bagages.
Je ne vous parlerais pas non plus des différents rebondissements, à vous de les découvrir. Vous ne serez pas déçu, il y a beaucoup d’action dans ce livre.
Si Emma Cornellis termine proprement l’histoire elle-même sans laisser de questions ouvertes, cela ne l’empêche pas de bien nous expliquer tous les tenants et aboutissants dans un long épilogue très complet, que du bonheur.
Bref, si vous découvrez ce titre sans avoir lu les deux premiers, ce n’est pas grave du tout, bien au contraire, cela va vous permettre de lire cette trilogie d’une traite et de vous laissez captiver par l’ambiance, les personnages et cette histoire si particulière. Ce n’est pas simplement une belle histoire, le fond est également important avec des réflexions sur l’écologie, l’hégémonie et l’eugénisme avec les risques et contradictions associés.
Vous n’êtes pas sans savoir que chaque fois que notre civilisation occidentale a été confrontée à des civilisations moins avancées, cela s’est soldé par leurs disparitions. Mais le mouvement Gaia est né de la compréhension que l’homo sapiens avait une tendance naturelle à l’hégémonie et à la destruction, et que cette tendance est à la source de sa propre extinction. Sur Terre, de nombreuses espèces, animales autant que végétales, ont disparu à cause de nous. Notre but, ici, est de sauver l’humanité de sa propre extinction, pas d’exporter les tares de notre espèce…