Avec
Zoé, Alain Cadéo nous propose un petit livre à savourer. Il est petit par le nombre de mots, mais ceux-ci sont riches et chantants et, à la différence d’un thriller par exemple, ils nous incitent à prendre notre temps pour mieux les apprécier. Il semble évident que l’objectif de l’auteur n’était pas de noircir de longues pages mais de travailler en profondeur chaque phrase d’une histoire qui pourrait sembler un peu banale au premier regard, mais... l’est-elle vraiment ?
Mon objectif dans cette critique n’est pas de vous raconter en détail tout ce qu’il se passe dans le livre, mais seulement de vous donner les bases pour en comprendre mon ressenti, et éventuellement vous donner envie de le lire. Pour faire court, l’auteur nous conte les tête-à-tête éphémères de deux personnages que tout oppose, le plaisir qu’ils en tirent, ainsi que leur vide intérieur que comblent ces échanges.
Ces deux personnages sont particulièrement intéressants et originaux. Même Zoé, pourtant assez jeune, à un passé plus que suffisant pour donner la bonne épaisseur à son personnage. L’histoire est principalement raconté du point de vu de “Henry” avec quelques chapitres, en italique, donnant le ressenti de Zoé. Alain Cadéo nous révèle à petite touche la vie passée et présente de ces deux personnages, ainsi que ce que ces rencontres leur apporte.
La fin, racontée par un nouveau personnage, est surprenante et remet en perspective tout le livre. Je me suis même demandé si je n’allais pas le relire immédiatement pour le savourer sous ce nouvel angle. Bientôt peut-être !
En attendant je vous laisse déguster quelques citations :
Un sourire de Zoé a le pouvoir d’une pépite d’uranium.
...ses yeux vous pénètrent jusqu’à vous mettre mal à l’aise. [...] C’est qui ce type ? [...] C’est un pervers peut-être. Quelle conne ! Un pervers ça regarde pas, ça mate par en dessous.
Nous nous gargarisons de bruits, les décibels sont l’assommoir de nos cerveaux.
Rien ne peut égaler l’ivresse d’un premier galop dans l’immense toundra bleue de nos cerveaux.