Il m’a été difficile de me concentrer sur le début de ce récit. On passait d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre. Par la suite, j’ai compris que l’auteur semait des pièces du puzzle. Puzzle, qui serait assemblé au fût et à mesure, et ce jusqu’au dernier chapitre... Lionel Behra a imaginé un récit rocambolesque, avec un plan précis pour surprendre son lecteur ! Et c’est réussi !
Concernant l’histoire en elle-même, je ne m’attarderais guère de crainte de spolier... Disons que les jeunes héros de cette histoire sont Khélian (17 ans), sa soeur Alexia (12 ans), sa cousine Aurianne (17 ans) et Maxime son meilleur ami (17 ans). Alors que Khélian se projette dans le passé pour sauver sa peau, les trois autres font la connaissance de Jonathan (17 ans), un jeune homme ayant perdu toute sa famille dans un accident de voiture et dont le père lui a confié une mission : celle d’honorer ses ancêtres et de sauver la France. En effet, Jonathan est un descendant de Jeanne d’Arc et a en sa possession une lettre écrite par Khélian au XVème siècle. Évidemment, l’homme ayant mis en place le voyage dans le temps, ne s’est pas lancé sans raison dans cette aventure. Son objectif : éliminer Jeanne d’Arc ! Quant à la raison : elle est surprenante !
Même si le récit met en scène des jeunes gens, l’auteur ne cache pas l’horreur de certains passages du XVème siècle, au moment où les anglais ont envahi la France et procèdent à moult pillages et actes barbares(...)
A contrecoeur, nous contournâmes les cadavres mutilés qui jonchaient le chemin. Parfois, un corps que nous pensions sans vie se redressait, comme un mort-vivant dans un film américain. Il tendait vers nous un moignon décharné pour implorer notre aide. Que pouvions-nous faire ? Que devions-nous faire ? Quel secours pouvions-nous apporter à ces pauvres gens ? Nous n’avions aucune connaissance médicale, et il nous était impossible de les approcher tant leurs blessures nous répugnaient. (....) Plus loin, une jeune fille à genoux dans une mare de sang tenait à bout de bras au-dessus de sa tête le cadavre démembré de son nouveau-né. En nous apercevant, elle entrouvrit la bouche comme pour appeler à l’aide, mais une gerbe de bile s’en échappa