Philippe Boizart démarre ce roman sur les chapeaux de roues. Après une première page “banale” mais agréable d’un lendemain de soirée de notre héros, nous sommes interrompus par trois petites étoiles et, sans préparation, l’auteur nous jette dans l’horreur, nous rappelant que le pire n’a pas de limite !
Et il ne s’arrêtera pas à cette scène ni même à ce type de scène mais en repoussera les limites encore plus loin.
Je pense notamment à ses relations avec sa mère et les récits qu’il lui inflige.
Il s’agit d’un très bon policier, meilleurs d’ailleurs que certains prix
Quai des Orfèvres que j’ai pu lire. Si j’en parle c’est qu’il se passe au mythique “36”. Il y a un vrai travail sur le caractère des personnages et notamment du “méchant”, encore que “monstre” soit probablement un meilleur terme. Philippe Boizart après avoir déroulé la folie de son monstre dans ses actions, la réenroule jusqu’à sa cause... et oui c’est la faute de sa mère. Cela semble simplet écrit comme ça, mais il le rend tout à fait crédible. De plus le passage du monstre par l’armée et ses services secrets renforce et protège ses penchants. L’auteur en profite d’ailleurs pour dénoncer au passage ce que l’on pourrait appeler une “politique de corps”.
J’ai trouvé par contre que la mentalité de l’héroïne manque un petit peu de crédibilité :
qu’elle dissimule les implications de sa vie privée dans l’enquête, soit, rien que de très normal, par contre qu’elle fasse cavalier seul et se jette dans la gueule du loup me semble un peu étrange. De même quand ils se séparent pour rentrer dans la maison alors qu’il y a un seul méchant... dans un tel cas, il vaut mieux entrer ensemble pour se couvrir mutuellement, d’ailleurs il me semble que Jean-Marie Bigard à un très bon sketch sur le sujet.
Si je ne lui donne pas la note maximale, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’interrogation sur le coupable, ce qui n’empêche pas de nombreux rebondissements. Pour noyer le coupable dans la masse, il aurait fallu développer beaucoup plus la première partie, mais je crains cela aurait nuit à l’unité et au rythme du livre.