2014-01-30 23:28
Tout d’abord, je m’adresse aux fans de la série télé qui n’ont pas lu les livres : n’arrêtez pas votre lecture sous prétexte que la série et le livre ne correspondent pas. Il faut garder à l’esprit que ce n’est pas le livre qui n’est pas fidèle à la série mais cette dernière qui a pris quelques éléments pour en faire cette machine à succès.
En premier lieu, je trouve que l’édition française a bien fait de réunir les deux tomes en un seul car la première partie est horriblement longue à mettre tous les éléments en place, ce qui aurait fait un premier tome très insuffisant et peu tangible. En effet, la première partie est très lente pour ce qui est de la relation entre Elena et Stefan, le lecteur n’arrive à mettre que trop tardivement des mots sur ce qui l’entoure. Heureusement, la première partie est rattrapée par la seconde qui est beaucoup mieux du fait que toutes les zones d’ombres sont levés concernant Stefan mais surtout parce que Damon est définitivement intégré à l’histoire et prend donc plus d’ampleur. Ce détail permet de quitter l’impression terrible – et horrible – que donnait le début du roman à savoir qu’il n’était qu’un livre de plus sur les malheurs de la fille la plus populaire du lycée que sa mortelle rivale et ancienne meilleure amie veut détrôner. Tellement cliché et insupportable. Il s’agit de ma deuxième lecture du roman et je dois avouer que la première fois j’avais beaucoup aimé mais ici, le scénario – tout spécifiquement – ne me laisse pas vraiment un souvenir impérissable et enthousiasme. Il est même très moyen clairement. De plus, l’auteur est assez répétitive dans ses manières de faire, je m’explique. On retrouve quasi exactement la même scène dans Ensorceleuse, le troisième tome de la décalogie Night World, et dans ce roman, lors de la soirée d’Halloween.
Si donc le roman ne brille pas par son scénario très développé et sophistiqué, il se détache en revanche par la manière dont l’a écrit L.J. Smith. En effet, j’aime beaucoup la façon dont elle utilise les moyens que lui offre l’écriture pour varier les points de vue. Si généralement, le lecteur est placé dans la tête d’Elena, le style d’écriture n’en garde pas moins un aspect soigné et formel, loin des propos qu’utiliserait une jeune fille de dix-sept ans. En revanche, l’auteur s’ouvre de multiples possibilités en glissant des morceaux de journal intime qui ainsi laisse non seulement voir les pensées les plus profondes d’Elena mais aussi montre un style plus libéré. Enfin, les transitions passé/ présent sont très bien faites et ne posent aucun problème au lecteur qui, avide, en demande toujours plus.
Enfin, ce sont surtout les personnages qui permettent à ce roman de se dégager de ses confrères de la bit-lit. Elena est une héroïne surprenante par le fait qu’elle est une garce et semble même pas s’en rendre compte. Elle tient pour acquis et normale tout ce qui l’entoure, pire elle se sent insultée, humiliée et outragée si quelqu’un ne lui cède pas. Bref, elle est détestable et insupportable. Mais petit à petit, elle change, se rend compte de certains faits et évolue. C’est une chose qui m’a vraiment impressionné dans le roman. Elena a mûri rapidement mais aussi lentement si bien que cette évolution ne choque pas, elle semble naturelle, ce qui montre le talent de l’auteur.
Pour ce qui est de Stefan, il est un subtile mélange entre le prédateur et l’âme torturée qui a horreur de ce qu’il est et donc chasse les animaux et non pas les humains (hé oui, Edward et Stephenie Meyer n’ont rien inventé …). De ce fait, il peut être un brin agaçant lorsqu’il essaye de faire le chevalier blanc pour Elena tout en lui disant qu’il est mauvais et qu’il serait donc mal qu’il se voit encore. Toutefois, son côté protecteur, sensible et indéniablement romantique est un atout pour lui qui montre une dévotion … sans faille ? A voir.
Damon … Ah Damon. Le cruel, l’impitoyable Damon. Il représente le vampire fier de sa condition et dédaigne totalement son frère à cause de ses états d’âmes trop humains. Il est cruel, surpuissant et totalement ambiguë. Que veut-il d’Elena ? Il est impossible de savoir ce qu’il veut vraiment. Ce qui en fait sans conteste le meilleur personnage du roman. En somme, ce premier tome ne brille pas par l’originalité du scénario mou mais par les promesses que recèlent l’univers